La vie comme un combat ?

Bataille de la vie ? Pour la vie ?

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En plus des montées qui descendent et des descentes qui montent, ce qui m’a surprise pendant mes vacances, c’est la question de la bataille pour la vie. Il faut dire que les Vosges sont un lieu privilégié pour aider à se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps encore, cette zone frontière était régulièrement le théâtre de combats sanglants. 

Guerre de 70, « grande guerre » de 14-18, guerre de 39-45, partout il y a des restes, des signes, des symboles, des mémoires de ces luttes. Souvent dans des endroits inattendus : comme le cimetière national qui se découvre dans la forêt, à la sortie d’un joli chemin en montée un peu avant le col de Faux et qui surprend le marcheur par son alignement sobre de croix claires.

Marcher, courir, dévaler ?

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Et voilà qu’à côté de ces souvenirs de combat, quelque chose m’a étonnée : alors que nous étions un nombre infime de marcheurs sur le GR, nous croisions régulièrement un nombre beaucoup plus important de vététistes et de traileurs. 

Marcher, en avançant un pied après l’autre, est un sport doux, même si parfois cela fait naître des ampoules ou quelques courbatures. Mais globalement, c’est une pratique physique qui ne « secoue » pas, qui ne sollicite pas violemment le cœur, les articulations, les tendons … Au contraire de la pratique du VTT ou du trail. 

Je me suis demandée comment cela se faisait qu’il y ait a priori plus d’amateurs de sports « durs » que de sports « doux ».

Se battre pour quoi ?

Et j’ai fait le rapprochement entre les combats pour un territoire, une patrie, la liberté, des idéaux … dont la région que je traversais témoignait et le besoin des gens de ce siècle d’aller au bout d’eux-mêmes à travers des sports qui engagent une certaine violence vis-à-vis de soi-même et qui font prendre des risques.

Faut-il côtoyer la mort et prendre des risques pour se sentir vivant ? Quand il n’y a plus de cause à défendre à travers des combats guerriers, faut-il trouver d’autres combats, dans le sport, dans la façon d’envisager le travail ? L’humain est-il programmé pour considérer la vie comme un combat ? Et si oui, cette programmation est-elle une fatalité ?

Comment toutes ces questions résonnent-elles pour vous ?