Une histoire qui ressemble à la vôtre

Le bon petit soldat

Petite, déjà, on disait de moi que j’étais sérieuse, ponctuelle, serviable et qu’on pouvait me faire confiance. Plus tard, on a rajouté que j’étais dévouée et courageuse. Parfois on m’a comparée à un bon petit soldat. On a dit que je savais écouter les autres, me mettre à leur disposition et même que je faisais tout de façon parfaite.

Une part de moi était très satisfaite de cela : elle se réjouissait et se nourrissait de toutes ces paroles.

L’oubli de soi

Mais une autre part n’était pas très contente sans trop savoir pourquoi. Elle se sentait frustrée, d’autant plus que je ne lui prêtais guère attention. Je continuais à être sérieuse, dévouée, compétente, parfaite, courageuse. Je continuais à trouver mon identité, mon énergie et ma reconnaissance dans tout ce que je faisais pour les autres.
Plus je devenais sérieuse et plus je me tournais vers les autres, plus je m’oubliais et moins j’étais attentive à ce qui se passait en moi et à ce dont j’avais besoin.

La panne

Petit à petit, j’ai laissé s’installer en moi une drôle de mécanique : je tenais debout grâce à un trépied fait de sérieux, de devoir et de fatigue. Ce dernier pied, socialement accepté au regard de tout ce que je faisais pour les autres, justifiait mes retraits et remplaçait l’écoute de mes besoins.

Mais un jour cette drôle de mécanique m’a laissée en plan : un matin, je ne fonctionnais tout simplement plus !

Un mental qui ne nous veut pas que du bien

Coupée de mes ressentis et de mes besoins à force d’être sérieuse, j’avais abandonné les commandes à ma tête ! Elle ne me laissait pas une minute de libre, ni le jour, ni la nuit. J’étais constamment assaillie par des questions, des préoccupations, des exigences. J’étais toujours soit dans le passé, à ruminer, soit dans l’avenir, à prévoir, mais jamais dans le présent, à vivre tout simplement.

Mon corps avait lâché mais ma tête, elle, résistait. Impossible de savoir comment la faire arrêter de tourner sans fin. J’ai essayé des «trucs». J’ai lu des livres. Toujours j’entendais «lâcher prise». Oui, mais comment lâcher prise quand, justement, le problème c’est qu’on n’y arrive pas ?

Alors «lâcher prise» est devenu une exigence de plus, une préoccupation de plus, une chose sérieuse de plus. Le lâcher prise s’est transformé en ordre : «il faut que je lâche prise». Il n’y a rien de pire que de savoir que ce qui va nous permettre de changer et d’être mieux, c’est justement ce que nous ne sommes pas capables de faire !

Comment je m‘en suis sortie : le début du bout du tunnel

C’est finalement par un détour que j’ai réussi à aller d’abord vers plus de paix puis peu à peu vers un véritable bien-être. Ce qui est venu à mon secours c’est ce qui, l’air de rien, « obligeait » ma tête au repos : le processus créatif, une rencontre avec mon corps dans la douceur, la voie que m’ont offert ma voix et mon souffle …

Tout cela m’a permis d’être enfin au contact de sensations, de perceptions, d’intuitions, de ressources autres, d’être à l’écoute de mes besoins, de mes envies, d’être présente à moi et au monde et c’est ainsi que, sans que j’y prenne garde, ma tête a lâché prise.

Et de ce qui m’a aidée à sortir la tête hors de l’eau, j’ai fait mes outils d’accompagnement.

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Qui suis-je ?

Ancrées en moi depuis toujours, il y a une passion pour l’humain et ses questions, une foi en la vie et une recherche spirituelle. Des études de lettres classiques puis de théologie me confrontent aux interrogations essentielles de l’existence humaine : Comment vivre. Comment mourir. Comment se situer par rapport aux autres. Comment aimer. Pourquoi le monde. Le sens du travail.

Devenue pasteur, j’accompagne des personnes qui traversent des épreuves, qui sont en recherche de sens ou qui aspirent à plus de vie. De la naissance à la mort, je soutiens, transmets et partage un peu de ce que je crois de la vie et de ses possibles, toujours ouverts. Je me forme à l’écoute et à l’accompagnement et à travers l’incroyable diversité d’expériences humaines que mon métier me propose.

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Mes outils