Qui est grand ? Qui est petit ?

Quand la présence de certains nous fait sentir tout petit

Chanoir creatif big - redécoupé

Parfois, face à certaines personnes, nous nous sentons petit, minable, incapable. Et à l’inverse l’autre nous semble grand, fort,  intelligent, capable, bref, extraordinaire !

Que nous côtoyons ces gens dans notre milieu familial, amical, associatif ou professionnel, c’est chaque fois cette même impression de malaise : la comparaison n’est pas à notre avantage. Plus nous les trouvons grands, plus nous nous sentons petits.  Et parfois même, nous avons peur sans savoir pourquoi et nous nous sentons coupable sans savoir de quoi. En gros, nous perdons nos moyens, comme hypnotisés.

Alors, à froid, il est important de prendre un peu de recul : est-ce parce que cette personne est spécialement extraordinaire ? Est-ce parce que nous sommes spécialement mauvais ? Dans d’autres situations, avec d’autres gens, avons-nous la même impression ? Et nous est-il arrivé de nous trouver devant des personnes réellement formidables et de nous sentir parfaitement bien ?

Deux « vérités » pour remettre les choses en place

J’ai envie de vous partager deux « vérités » que j’ai pu vérifier de nombreuses fois. Deux « vérités » extrêmement simples. En général :

  •  face à une personne vraiment extraordinaire, on ne se sent pas diminué mais grandi
  • c’est souvent les gens pleins de qualités qui se jugent et se trouvent nuls par rapport aux autres

De ce fait, il se pourrait bien que la personne qui nous impressionne ne soit ni si extraordinaire ni si supérieure à nous que ça. Il se pourrait bien que, juste par effet de projection, elle nous rappelle sans que nous en soyons conscients quelqu’un qui a compté pour nous quand nous étions petits et devant lequel nous nous sentions comme cela. Auquel cas, cela nous appartient … et nous pouvons le transformer !

 small - copie

Il se pourrait bien aussi que nous soyons en présence d’une personne qui a repéré nos « failles » (nous en avons tous, et heureusement, mais certains sont plus aptes à repérer vite les failles des autres) et qui en profite pour se sentir « grande et supérieure ». Auquel cas, nous lui laissons son besoin de se sentir grande et supérieure et nous, nous occupons de cette petite brèche qui permet à certains de s’introduire chez nous. Cela nous appartient … et nous pouvons le transformer !

Voilà : dans les deux cas, cela nous appartient. Et dans les deux cas, nous pouvons le transformer. A moins que nous aimions tellement ce qui nous appartient dans l’état dans lequel c’est, que nous décidions que, finalement, nous le gardons en toute conscience !

Et des animaux pour voir la réalité … comme dans les fables

Il y a de nombreux moyens pour voir d’où nous vient cet éprouvé face à certaines personnes ; pour observer quelle est la part de nous qui s’exprime dans ce sentiment de petitesse, de ridicule, de peur ; pour déceler quel est celui de nos personnages intérieurs qui laisse entrer certains hôtes indésirables chez  nous.

serpent

Je vais pour ma part vous proposer un moyen créatif. Un processus auquel j’invite les personnes qui en ont besoin dans mon atelier d’art-thérapie : 

drôle d'animal

  • Avec de la terre, de la pâte à modeler, de la pâte à sel, de la peinture, du dessin ou du collage, représentez – en laissant juste faire vos mains –  chacun des deux personnages (l’autre et vous) sous forme d’un animal.
  • Quand les animaux sont créés, observez-les, de façon la plus objective possible. Regardez ce qui vous apparaît (et pas ce que vous imaginez !). 
  • Décrivez-les avec des termes très factuels (taille, couleur, forme, épaisseur  etc) et écoutez tout ce que cela évoque en vous. Vous pouvez aussi écrire une histoire en faisant parler chacun des deux animaux. 
  • Quand vous avez fait ce travail d’observation et d’écoute, notez ce qui vous semble important, et surtout, n’hésitez pas alors à transformer les animaux. 

Alors, qui est grand ? Qui est petit ?