Laisser aller …

Le vent souffle, un peu partout en France, emmenant dans son sillage les feuilles d’automne. La ronde peut parfois être vive et les feuilles s’envoler en tourbillon. J’ai envie de vous raconter une danse des feuilles que j’ai contemplée la semaine dernière.

C’était dans les Cévennes, par une lumineuse journée. Pas de grand vent ce jour-là. La nuit avait été très froide et, au matin, les feuilles, rondes, dorées, légères, se détachaient et doucement glissaient, en une danse gracieuse et paisible, jusque sur le sol où elles étaient accueillies par l’herbe, les fougères et les feuilles qui les avaient précédées. Ce mouvement était d’une infinie délicatesse et m’a remplie d’une grande paix.

… et s’alléger …

J’ai senti au plus profond de moi à quel point l’automne était le moment pour lâcher, pour laisser aller, pour glisser : les feuilles, même d’or, n’avaient plus à rester sur l’arbre et l’arbre n’avait pas à les retenir. La vie était dans cette possibilité même de lâcher, de perdre, de se dépouiller, de laisser mourir. Ces feuilles dorées, dormant au pied de l’arbre, allaient se mêler à l’herbe, à la terre, en un humus nourrissant dans lesquels les racines pourront puiser.

… pour se nourrir et danser avec la vie !

Qu’est-ce qu’en moi je peux laisser aller en cet automne pour nourrir d’une autre façon mes racines ? Quelles croyances ? Quel projet terminé ? Quelles tensions physiques ou psychiques ? Quelle relation ? Quelle énergie qui n’est plus saison ?

Peut-être me faut-il parfois, pour avoir le courage de laisser aller, un grand coup de vent comme il en est ces jours-ci.

Peut-être puis-je aussi, par temps calme et lumineux, laisser glisser en danse légère mes feuilles d’or jusqu’à la terre.

Lâcher, c’est aussi s’accorder : s’accorder la possibilité de ne plus retenir. S’accorder une pause. S’accorder au sens musical du terme. Laisser aller, s’accorder, danser la danse de la vie, pour vivre en harmonie, le samedi 3 décembre, de 10h à 17h30.