Oser changer ses habitudes

Il pleut : on se mouille ?

 

Le parapluie des habitudes

La semaine dernière, j’ai parlé de faire du neuf avec du vieux. Mais j’avoue que ce n’est pas toujours facile ! Nous sommes conscients de ces vieilleries qui nous habitent, nous savons souvent pourquoi c’est ainsi et comment ça serait si nous pouvions le transformer. Ce qui nous manque c’est le passage entre « je suis conscient et je comprends » et « je transforme concrètement » (c’est-à-dire, je fais du neuf !).

La difficulté réside dans le fait que nos vieilles habitudes, même néfastes, nous sécurisent : elles nous gardent dans le connu, elles sont tout de suite disponibles, elles nous semblent donc plus faciles. Elles sont comme un bon vieux parapluie.

Pour le moment, par exemple, j’ai une douleur à l’épaule et au bras droits. Une des solutions pour aller mieux serait de moins les solliciter en trouvant d’autres façons d’agir. J’ai déjà expérimenté que notre corps et notre habileté sont pleins de ressources et qu’il y a de nombreuses façons de faire, mais cela m’oblige à m’arrêter avant d’agir, à inventer un autre chemin pour des actions courantes. Cela nécessite un effort de volonté, une prise de décision pour sortir des automatismes et ce n’est vraiment pas évident !

Que dire alors quand ce que nous voulons transformer se trouve au niveau de nos relations, de notre confiance, de notre bien-être intérieur ?

C’est là qu’il faut se mouiller

Si je ne fais pas l’essai concret qu’une autre voie est possible et si je ne m’y exerce pas, je vais continuer à rester toujours dans ce qui me fait mal mais qui est facile. Si nous désirons acquérir une nouvelle pratique, nous sommes prêts à nous exercer :  à jouer d’un instrument, à parler une nouvelle langue, à coudre, à réparer notre vélo … Pourquoi en serait-il autrement dans le monde des comportements, des émotions, des relations, avec soi-même et avec les autres ?

Si je sais prendre un temps de pause avant de saisir une casserole de la main droite pour trouver comment faire autrement et si je m’exerce à faire mes gammes, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas prendre un temps de pause avant de réagir dans telle situation et m’exercer à faire mes  gammes relationnelles, un peu chaque jour ?

Si je ne me mouille pas, si je n’essaie pas, si je ne m’exerce pas à mettre en œuvre ce que j’ai compris, je peux rester toute ma vie à être mal, à en avoir conscience, à savoir ce qui me permettrait d’aller mieux, mais à ne pas bouger …

C’est un choix ! Un choix comme un autre.

Moi, aujourd’hui, je fais le choix de me mouiller. Et vous ?