Qu’y a-t-il dans votre cave ?

Descendre à la cave …

Je suis descendue à la cave hier, chercher un carton qui était tout en haut de la plus haute des étagères. Quand je m’étais installée dans mon appartement actuel, il y a un peu plus de 7 ans, j’avais pris soin de noter sur les cartons ce qu’ils contenaient. Je savais donc ce que je trouverais dans ce carton et c’est pour ça que j’allais le chercher. Sauf que, en l’ouvrant, j’ai vu qu’il contenait moins de ce que je croyais et que, par ailleurs, il contenait des choses qui non seulement n’avaient rien à voir avec l’étiquetage mais qui en plus n’avaient aucune raison d’être encore dans ma cave : cela fait bien longtemps que j’aurais dû les donner.

Christine 2013-01-24

Et je sais que dans l’ensemble de ma cave, il y a des tas de cartons et de choses qui ne sont pas dans des cartons, qui n’ont plus rien à faire avec ma vie et qui, bien qu’à la cave, m’encombrent.

… Oser ouvrir les cartons …

Si je vidais ma cave de tout ce qui n’a plus lieu d’y être, je n’aurais plus besoin de me dresser sur la pointe des pieds tout en haut de mon escabeau en faisant des contorsions et en risquant de me casser la figure. Je rentrerais dans un endroit dégagé qui me permettrait de voir d’un seul coup d’œil ce qui est à ma disposition. Je ne perdrais plus de temps à chercher …

Mais voilà, il y a, lié à ces choses dont je ne me sépare pas, des attachements (ça me rappelle quand mes enfants étaient petits, ça me fait penser à ma grand-mère et …), des peurs (et en particulier, la peur de manquer : rendez-vous compte, si, un jour, je pouvais avoir besoin de ça dont je ne suis pas servi depuis 20 ans ?!), des interdits (comment ça, se séparer de ce cadeau que je n’ai jamais aimé mais quand même, c’est un cadeau, ça ne se fait pas !) et plein d’autres petites choses sympathiques qui viennent se mettre en travers de mon envie de donner, de jeter, de vendre, de transformer bref … de ranger cette cave !

… Et retrouver notre élan vital !

Lumière vue depuis l'ombre

Or il se trouve qu’en ce moment je re-re-re-relis Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola-Estés. Et dans sa présentation du conte de Barbe-Bleue, elle rappelle que la cave, précisément, symbolise cet endroit de nous où sont enterrés nos rêves, nos objectifs, nos élans vitaux, notre force créatrice, assassinés comme les épouses de Barbe-Bleue, par justement tout ce qui en nous va contre notre élan vital : les attachements, les peurs, les interdits, les croyances et tout le reste !

Et Clarissa Pinkola-Estés dit aussi que si nous ne nous occupons pas de ces aspects assassinés (tous ces vieux cartons entassés et pleins de poussière) parce que c’est plus agréable de rester du côté où tout va bien, ça nous revient toujours sous la forme de moins de lumière. En effet, si je me mets du côté de la lumière, parce que c’est beaucoup plus agréable, je vois en face de moi toute l’ombre. Par contre, si je me mets du côté de l’ombre, je vois en face de moi toute la lumière. Si je descends à la cave et que je fais l’effort de nettoyer, ranger, vider, toute cette ombre-là, j’étends l’espace pour la lumière …

Moi, ça me donne envie d’y retourner dans ma cave. Et vous ?