Séisme

Du séisme au Népal …

Séisme Népal

Difficile aujourd’hui de ne pas regarder du côté du Népal. D’autant plus difficile pour moi que je suis en train de préparer mon départ pour Kathmandou cet automne, dans le cadre d’une mission de congé solidaire : j’y découvrirai une ville meurtrie dont le patrimoine culturel et religieux aura été effacé en quelques minutes. Mais surtout, qu’en est-il aujourd’hui des enfants et des responsables du centre dans lequel je dois intervenir ? Sont-ils encore vivants ? Blessés ? Sans abri ? Le centre tient-il encore debout ? La pauvreté renforce les effets des catastrophes. Au Népal, contrairement au Japon, ni les habitants ni les collectivités n’ont les moyens de construire selon les mesures parasismiques. Et il semblerait bien que, dans la vallée de Kathmandou, les maisons riches aient beaucoup moins souffert que les habitats bon marché.

… aux séismes de nos vies

Photo verre

Est-ce la même chose pour nos séismes internes, ces ébranlements qui viennent mettre à mal nos constructions psychiques ? Notre maison intérieure est-elle « riche » et donc en capacité de survivre aux secousses ou notre maison intérieure est-elle « pauvre » et va-t-elle se retrouver jetée à terre, détruite, par les tremblements de terre intérieurs ?

Dans le cas des séismes, ce qui fait qu’un bâtiment va pouvoir tenir, c’est sa souplesse alliée à sa solidité. L’Institut des Risques Majeurs rappelle qu’une construction parasismique « doit pouvoir se déformer sans ruptures significatives et absorber l’énergie transmise au bâtiment par la secousse sismique. » Cette capacité  à se déformer sans se rompre, la ductilité, « s’oppose à la fragilité, qui correspond à une rupture brutale avec peu de déformation (comme celle du verre). » La tâche du concepteur de bâtiment parasismique est donc «de trouver un compromis pour obtenir la combinaison optimale entre la résistance et la déformabilité ».

Prendre soin de notre construction

Mains en création

Qu’est-ce qui est résistant en nous ? Qu’est-ce qui est souple, élastique, qui plie mais ne rompt pas en nous ? Et si le séisme au Népal, au delà de la tragédie humaine et patrimoniale qu’il constitue, nous donnait l’occasion de nous interroger sur nos capacités à accueillir les séismes intérieurs ?

Certains d’entre nous découvriront peut-être qu’ils ont à renforcer leur résistance. D’autres qu’ils ont à travailler leur souplesse. D’autres encore, que c’est sur la relation entre les deux que leur attention doit se porter. 

Tous sans doute, nous ferons l’expérience que nous avons à prendre soin de notre construction et à tout faire pour l’entretenir par temps calme, pour qu’elle soit en bon état lorsque les éléments se déchaînent.