et pourtant je le sais !

Vous arrive-t-il de faire ce que vous ne devriez surtout pas faire ?

 

Une extraordinaire banalité

Dans une de ses Nouvelles histoires extraordinaires, Edgar Allan Poe fait raconter à son héros sa tendance à être en proie à ce qu’il appelle le démon de la perversité. C’est une tendance qui semble exister « comme sentiment primitif, radical, irréductible » et qui nous fait agir « par la raison que nous ne le devrions pas. »

Je ne sais pas si cela vous parle. Pour ma part, je suis bien obligée de reconnaître que, parfois, je dis quelque chose tout en sachant que je ne devrais surtout pas le dire, je fais quelque chose tout en sachant que je ne devrais surtout pas le faire.

Sans aller jusqu’à l’extrême qui conduit le héros de la nouvelle de Poe derrière les grilles d’une prison, quand je m’aperçois que je fais ou dis ce que je savais qu’il n’aurait surtout pas fallu que je fasse ou dise, je me retrouve dans une sorte de prison intérieure faite d’incompréhension, de tristesse, de déception et parfois de dégoût de moi-même.

Comment sortir de là ?

Je n’ai pas de recette magique … sinon, je ne serais plus soumise à cette tendance ! Il me semble, cependant, que le simple fait de savoir que cette tendance est une tendance bien humaine et pas seulement un « mauvais trait » de mon caractère est apaisant : je peux l’accueillir avec bienveillance plutôt que de le refuser ou de le fuir.

Et il se pourrait bien que de l’accueillir m’aide à en faire quelque chose, mieux que de le fuir ou de l’occulter.

Et aussi, peut-être bien que de le savoir et de le reconnaître facilite l’empathie que je peux avoir envers les autres autour de moi qui disent et font des choses qu’ils devraient surtout ne pas dire ou faire et qui le savent.

Ne suis-je pas, ainsi, en route vers un peu plus d’humanité et de solidarité avec les autres humains ? Et est-ce que cette humanité et cette solidarité ne vont pas, à mon insu, me permettre petit à petit, d’être moins prisonnière de cette tendance ?

Et vous qu’en pensez-vous ? Comment voyez-vous et ressentez-vous cela ?