Pas simple de ressortir. Et si le danger était dehors ?

Premier jour de dé-confinement #2

 

Ce n’est pas parce que c’est attendu que c’est facile !

Après 55 jours de confinement, nous voici entrés dans le 1er jour du dé-confinement. Cette période, même si beaucoup l’attendaient, nous arrive avec son lot de questionnements, d’incertitudes et d’inconnu, qu’il nous faut prendre en compte. Il s’agit d’une transition d’importance dont nous avons à prendre soin. On ne passe pas d’un coup de baguette magique, d’un état confiné à un état dé-confiné. Notre intérieur peut en être tout remué et les peurs se retrouver sur le devant de la scène !

Sortir dans un extérieur hostile ?

Bien sûr, ce confinement me privait de la liberté de sortir et de rencontrer les gens comme j’en avais envie, mais il avait fini par me faire croire que le danger se tapissait au-dehors ! Alors comment retrouver le chemin vers l’extérieur quand je me suis faite à l’idée, pendant 8 semaines que l’extérieur était hostile ? Comment retrouver le chemin vers l’extérieur quand on m’a répété que c’était la nette séparation entre moi et les autres qui me maintenait en sécurité ? Comment ressortir quand les informations qui me sont données ne sont pas claires et que la communication choisie nourrit la psychose ?

Sortir d’un état de suspension

Au-delà des peurs d’ordre sanitaire, il y a d’autres peurs qui pointent leur nez. Car les 8 semaines que nous venons de passer s’étaient, par certains côtés, proposées comme une pause, une parenthèse, une suspension :

  • Parenthèse dans les relations : j’avais une raison avouable de ne plus voir certaines personnes. J’avais l’assurance de ne pas rencontrer celle ou celui qui me fait peur pour telle ou telle raison. Et voilà que, tout à coup, je vais peut-être tomber nez à nez avec elle, avec lui, peut-être va-t-il, va-t-elle, venir sonner à ma porte ou franchir la barrière de mon jardin …
  • Suspension de projets qui me dépassent, m’inquiètent ou me fatiguent : une séparation s’est trouvée retardée, un déménagement arrêté, une situation professionnelle laissée en suspens …  Et aujourd’hui, il va me falloir à nouveau y faire face, m’y confronter, me mobiliser.
  • Pause dans une certaine façon de considérer le temps : j’avais enfin une raison extérieure d’arrêter un certain nombre d’activités, de rendez-vous et de déplacements. Tout à coup, et malgré moi, pendant 2 mois, du temps s’est libéré (en tout cas pour un certain nombre de personnes. D’autres au contraire, ont été submergé par tout ce qu’il y avait à faire en plus !) J’ai réappris que je pouvais ne pas toujours courir après lui, ne pas toujours le remplir à ras bord. Et si ça allait repartir comme avant ? Et si j’allais à nouveau me trouver essoufflée, au bord parfois de l’épuisement ?

Prendre soin  

A ces craintes évoquées, chacun, chacune peut rajouter ses propres peurs, reliées à la façon dont il ou elle a vécu la période précédente.

Dans tous les cas, il nous convient, séparément et ensemble, d’être attentifs à ce qui se passe en nous, pour nous, entre nous et d’accompagner au plus près et avec le plus de bienveillance nos processus intérieurs et nos processus relationnels pendant cette phase de transition. Sans rien laisser de côté parce que ça ne serait pas « conforme », « licite », « raisonnable » …

Nous accompagner dans l’entièreté de ce que nous sommes et de ce que nous vivons. Dans notre humanité et notre singularité. Avec respect et bienveillance. Pour que cet « après » puisse être le plus doux possible pour nous et pour notre société.

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